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Actes de l'oeuvre
Sganarelle ou le cocu imaginaire :

¤Acte 1
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
ºSCÈNE VIII
ºSCÈNE IX
ºSCÈNE X
ºSCÈNE XI
ºSCÈNE XII
ºSCÈNE XIII
ºSCÈNE XIV
ºSCÈNE XV
ºSCÈNE XVI
ºSCÈNE XVII
ºSCÈNE XVIII
ºSCÈNE XIX
ºSCÈNE XX
ºSCÈNE XXI
ºSCÈNE XXII
ºSCÈNE XXIII
ºSCÈNE DERNIÈRE
 
 

 

Sganarelle ou le cocu imaginaire » Acte 1 » SCÈNE II

CÉLIE, SA SUIVANTE.


LA SUIVANTE
Quoi refuser Madame, avec cette rigueur
Ce que tant d'autres gens voudraient de tout leur cœur,
65 À des offres d'hymen répondre par des larmes
Et tarder tant à dire un oui si plein de charmes.
Hélas! que ne veut-on aussi me marier,
Ce ne serait pas moi qui se ferait prier*,
Et loin qu'un pareil oui me donnât de la peine
70 Croyez que j'en dirais bien vite une douzaine.
Le précepteur qui fait répéter la leçon
À votre jeune frère, a fort bonne raison,
Lorsque nous discourant des choses de la terre,
Il dit que la femelle est ainsi que le lierre,
75 Qui croît beau tant qu'à l'arbre il se tient bien serré
Et ne profite point s'il en est séparé.
Il n'est rien de plus vrai, ma très chère maîtresse,
Et je l'éprouve en moi chétive pécheresse.
Le bon Dieu fasse paix à mon pauvre Martin,
80 Mais j'avais, lui vivant, le teint d'un chérubin,
L'embonpoint merveilleux, l'œil gai, l'âme contente,
Et je suis maintenant ma commère dolente*.
Pendant cet heureux temps, passé comme un éclair,
Je me couchais sans feu dans le fort de l'hiver,
85 Sécher même les draps me semblait ridicule,
Et je tremble à présent dedans la canicule.
Enfin il n'est rien tel, Madame, croyez-moi,
Que d'avoir un mari la nuit auprès de soi,
Ne fût-ce que pour l'heur d'avoir qui vous salue
90 D'un Dieu vous soit en aide alors qu'on éternue.

CÉLIE
Peux-tu me conseiller de commettre un forfait,
D'abandonner Lélie, et prendre ce mal-fait.

LA SUIVANTE
Votre Lélie aussi, n'est ma foi qu'une bête,
Puisque si hors de temps son voyage l'arrête,
95 Et la grande longueur de son éloignement
Me le fait soupçonner de quelque changement.

CÉLIE, lui montrant le portrait de Lélie.
Ah! ne m'accable point par ce triste présage,
Vois attentivement les traits de ce visage,
Ils jurent à mon cœur d'éternelles ardeurs,
100 Je veux croire après tout qu'ils ne sont pas menteurs,
Et comme c'est celui que l'art y représente*
Il conserve à mes feux une amitié constante.

LA SUIVANTE
Il est vrai que ces traits marquent un digne amant,
Et que vous avez lieu de l'aimer tendrement.

CÉLIE
Et cependant il faut... ah! soutiens-moi.
Laissant tomber le portrait de Lélie.


LA SUIVANTE
105 Madame,
D'où vous pourrait venir... ah! bons dieux! elle pâme.
Hé! vite, holà, quelqu'un.