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Actes de l'oeuvre
Le Malade imaginaire :

¤Acte 1
¤Acte 2
¤Acte 3
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
ºSCÈNE VIII
ºSCÈNE IX
ºSCÈNE X
ºSCÈNE XI
ºSCÈNE XII
ºSCÈNE XIII
ºSCÈNE XIV ET DERNIÈRE
 
 

 

Le Malade imaginaire » Acte 3 » SCÈNE VI

ARGAN, BÉRALDE.

ARGAN.- Ah! mon Dieu! je suis mort. Mon frère vous m'avez perdu.

BÉRALDE.- Quoi? qu'y a-t-il?

ARGAN.- Je n'en puis plus. Je sens déjà que la médecine se venge.

BÉRALDE.- Ma foi, mon frère, vous êtes fou, et je ne voudrais pas pour beaucoup de choses, qu'on vous vît faire ce que vous faites. Tâtez-vous un peu, je vous prie; revenez à vous-même; et ne donnez point tant à votre imagination.

ARGAN.- Vous voyez, mon frère, les étranges maladies, dont il m'a menacé.

BÉRALDE.- Le simple homme que vous êtes!

ARGAN.- Il dit que je deviendrai incurable avant qu'il soit quatre jours.

BÉRALDE.- Et ce qu'il dit, que fait-il à la chose? Est-ce un oracle qui a parlé? Il semble à vous entendre, que Monsieur Purgon tienne dans ses mains le filet de vos jours, et que d'autorité suprême il vous l'allonge, et vous le raccourcisse comme il lui plaît. Songez que les principes de votre vie sont en vous-même, et que le courroux de Monsieur Purgon est aussi peu capable de vous faire mourir, que ses remèdes de vous faire vivre. Voici une aventure si vous voulez à vous défaire des médecins, ou si vous êtes né à ne pouvoir vous en passer, il est aisé d'en avoir un autre, avec lequel, mon frère, vous puissiez courir un peu moins de risque.

ARGAN.- Ah! mon frère, il sait tout mon tempérament, et la manière dont il faut me gouverner.

BÉRALDE.- Il faut vous avouer que vous êtes un homme d'une grande prévention, et que vous voyez les choses avec d'étranges yeux.