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Actes de l'oeuvre
Le médecin malgré lui :

¤Acte 1
¤Acte 2
¤Acte 3
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
ºSCÈNE VIII
ºSCÈNE IX
ºSCÈNE X
ºSCÈNE XI
 
 

 

Le médecin malgré lui » Acte 3 » SCÈNE PREMIÈRE

SGANARELLE, LÉANDRE.

LÉANDRE.- Il me semble que je ne suis pas mal ainsi, pour un apothicaire: et comme le père ne m'a guère vu, ce changement d'habit, et de perruque, est assez capable, je crois, de me déguiser à ses yeux.

SGANARELLE.- Sans doute.

LÉANDRE.- Tout ce que je souhaiterais, serait de savoir cinq ou six grands mots de médecine, pour parer mon discours, et me donner l'air d'habile homme.

SGANARELLE.- Allez, allez, tout cela n'est pas nécessaire. Il suffit de l'habit: et je n'en sais pas plus que vous.

LÉANDRE.- Comment?

SGANARELLE.- Diable emporte, si j'entends rien en médecine. Vous êtes honnête homme: et je veux bien me confier à vous, comme vous vous confiez à moi.

LÉANDRE.- Quoi, vous n'êtes pas effectivement...

SGANARELLE.- Non, vous dis-je, ils m'ont fait médecin malgré mes dents. Je ne m'étais jamais mêlé d'être si savant que cela: et toutes mes études n'ont été que jusqu'en sixième. Je ne sais point sur quoi cette imagination leur est venue: mais quand j'ai vu qu'à toute force, ils voulaient que je fusse médecin, je me suis résolu de l'être, aux dépens de qui il appartiendra. Cependant, vous ne sauriez croire comment l'erreur s'est répandue: et de quelle façon, chacun est endiablé à me croire habile homme. On me vient chercher de tous côtés: et si les choses vont toujours de même, je suis d'avis de m'en tenir, toute ma vie, à la médecine. Je trouve que c'est le métier le meilleur de tous: car soit qu'on fasse bien, ou soit qu'on fasse mal, on est toujours payé de même sorte. La méchante besogne ne retombe jamais sur notre dos: et nous taillons, comme il nous plaît, sur l'étoffe où nous travaillons. Un cordonnier en faisant des souliers, ne saurait gâter un morceau de cuir, qu'il n'en paye les pots cassés: mais ici, l'on peut gâter un homme sans, qu'il en coûte rien. Les bévues ne sont point pour nous: et c'est toujours, la faute de celui qui meurt. Enfin le bon de cette profession, est qu'il y a parmi les morts, une honnêteté, une discrétion la plus grande du monde: jamais on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué(*).

LÉANDRE.- Il est vrai que les morts sont fort honnêtes gens, sur cette matière.

SGANARELLE, voyant des hommes qui viennent vers luiHREF=javascript:notes('79') CLASS=varlink>(*).- Voilà des gens qui ont la mine de me venir consulter. Allez toujours m'attendre auprès du logis de votre maîtresse.