L'Amour Médecin » Acte 1 » SCÈNE II
LUCINDE, SGANARELLE.SGANARELLE.- Ah, voilà ma fille qui prend l'air. Elle ne me voit pas. Elle soupire. Elle lève les yeux au ciel. Dieu vous gard. Bonjour ma mie. Hé bien, qu'est-ce? comme vous en va? Hé quoi! toujours triste et mélancolique comme cela, et tu ne veux pas me dire ce que tu as. Allons donc, découvre-moi ton petit cœur, là ma pauvre mie, dis, dis; dis tes petites pensées à ton petit papa mignon. Courage. Veux-tu que je te baise? Viens. J'enrage de la voir de cette humeur-là. Mais, dis-moi, me veux-tu faire mourir de déplaisir, et ne puis-je savoir d'où vient cette grande langueur? Découvre-m'en la cause, et je te promets que je ferai toutes choses pour toi. Oui, tu n'as qu'à me dire le sujet de ta tristesse, je t'assure ici, et te fais serment, qu'il n'y a rien que je ne fasse pour te satisfaire. C'est tout dire: est-ce que tu es jalouse de quelqu'une de tes compagnes, que tu voies plus brave que toi? et serait-il quelque étoffe nouvelle dont tu voulusses avoir un habit? Non. Est-ce que ta chambre ne te semble pas assez parée, et que tu souhaiterais quelque cabinet* de la foire Saint-Laurent*? Ce n'est pas cela. Aurais-tu envie d'apprendre quelque chose? et veux-tu que je te donne un maître pour te montrer à jouer du clavecin? Nenni. Aimerais-tu quelqu'un, et souhaiterais-tu d'être mariée?Lucinde lui fait signe que c'est cela.
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