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Actes de l'oeuvre
Le Malade imaginaire :

¤Acte 1
¤Acte 2
¤Acte 3
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
ºSCÈNE VIII
ºSCÈNE IX
ºSCÈNE X
ºSCÈNE XI
ºSCÈNE XII
ºSCÈNE XIII
ºSCÈNE XIV ET DERNIÈRE
 
 

 

Le Malade imaginaire » Acte 3 » SCÈNE XI

TOINETTE, ARGAN, BÉRALDE.

TOINETTE.- Allons, allons, je suis votre servante, je n'ai pas envie de rire.

ARGAN.- Qu'est-ce que c'est?

TOINETTE.- Votre médecin, ma foi, qui me voulait tâter le pouls.

ARGAN.- Voyez un peu, à l'âge de quatre-vingt-dix ans.

BÉRALDE.- Oh ça, mon frère, puisque voilà votre Monsieur Purgon brouillé avec vous, ne voulez-vous pas bien que je vous parle du parti qui s'offre pour ma nièce?

ARGAN.- Non, mon frère, je veux la mettre dans un couvent, puisqu'elle s'est opposée à mes volontés. Je vois bien qu'il y a quelque amourette là-dessous, et j'ai découvert certaine entrevue secrète, qu'on ne sait pas que j'aie découverte.

BÉRALDE.- Hé bien, mon frère, quand il y aurait quelque petite inclination, cela serait-il si criminel, et rien peut-il vous offenser, quand tout ne va qu'à des choses honnêtes, comme le mariage?

ARGAN.- Quoi qu'il en soit, mon frère, elle sera religieuse, c'est une chose résolue.

BÉRALDE.- Vous voulez faire plaisir à quelqu'un.

ARGAN.- Je vous entends. Vous en revenez toujours là, et ma femme vous tient au cœur.

BÉRALDE.- Hé bien oui, mon frère, puisqu'il faut parler à cœur ouvert, c'est votre femme que je veux dire; et non plus que l'entêtement de la médecine, je ne puis vous souffrir l'entêtement où vous êtes pour elle, et voir que vous donniez tête baissée dans tous les pièges qu'elle vous tend.

TOINETTE.- Ah! Monsieur, ne parlez point de Madame, c'est une femme sur laquelle il n'y a rien à dire; une femme sans artifice, et qui aime Monsieur, qui l'aime... On ne peut pas dire cela.

ARGAN.- Demandez-lui un peu les caresses qu'elle me fait.

TOINETTE.- Cela est vrai.

ARGAN.- L'inquiétude que lui donne ma maladie.

TOINETTE.- Assurément.

ARGAN.- Et les soins et les peines qu'elle prend autour de moi.

TOINETTE.- Il est certain. Voulez-vous que je vous convainque, et vous fasse voir tout à l'heure comme Madame aime Monsieur? Monsieur, souffrez que je lui montre son bec jaune, et le tire d'erreur.

ARGAN.- Comment?

TOINETTE.- Madame s'en va revenir. Mettez-vous tout étendu dans cette chaise, et contrefaites le mort. Vous verrez la douleur où elle sera, quand je lui dirai la nouvelle.

ARGAN.- Je le veux bien.

TOINETTE.- Oui, mais ne la laissez pas longtemps dans le désespoir, car elle en pourrait bien mourir.

ARGAN.- Laisse-moi faire.

TOINETTE, à Béralde.- Cachez-vous, vous, dans ce coin-là.

ARGAN.- N'y a-t-il point quelque danger à contrefaire le mort?

TOINETTE.- Non, non. Quel danger y aurait-il? Étendez-vous là seulement. (Bas.) Il y aura plaisir à confondre votre frère. Voici Madame. Tenez-vous bien.