Le médecin malgré lui » Acte 2 » SCÈNE III
SGANARELLE, GÉRONTE, LUCAS, JACQUELINE.GÉRONTE.- Monsieur, voici tout à l'heure, ma fille qu'on va vous amener.SGANARELLE.- Je l'attends, Monsieur, avec toute la médecine.GÉRONTE.- Où est-elle?SGANARELLE, se touchant le front.- Là-dedans.GÉRONTE.- Fort bien.SGANARELLE, en voulant toucher les tétons de la nourrice.- Mais, comme je m'intéresse à toute votre famille, il faut que j'essaye un peu le lait de votre nourrice: et que je visite son sein.LUCAS, le tirant, et lui faisant faire la pirouette.- Nanain, nanain, je n'avons que faire de ça.SGANARELLE.- C'est l'office du médecin, de voir les tétons des nourrices.LUCAS.- Il gnia office qui quienne, je sis votte sarviteur.SGANARELLE.- As-tu bien la hardiesse de t'opposer au médecin? Hors de là.LUCAS.- Je me moque de ça.SGANARELLE, en le regardant de travers.- Je te donnerai la fièvre.JACQUELINE, prenant Lucas par le bras, et lui faisant aussi faire la pirouette.- Ôte-toi de là, aussi, est-ce que je ne sis pas assez grande pour me défendre moi-même, s'il me fait quelque chose, qui ne soit pas à faire?LUCAS.- Je ne veux pas qu'il te tâte moi.SGANARELLE.- Fi, le vilain, qui est jaloux de sa femme.GÉRONTE.- Voici ma fille.
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