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Actes de l'oeuvre
L'Étourdi ou les contretemps :

¤Acte I
¤Acte II
¤Acte III
¤Acte IV
¤Acte V
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºScene II
ºScene III
ºScene IV
ºScene V
ºScene VI
ºScene VII
ºScene VIII
ºScene IX
ºScene X
ºScene XI
 
 

 

L'Étourdi ou les contretemps » Acte V » Scene II

CÉLIE, ANDRÈS.


ANDRÈS
Vous le savez, Célie, il n'est rien que mon cœur
1710 N'ait fait, pour vous prouver l'excès de son ardeur;
Chez les Vénitiens, dès un assez jeune âge,
La guerre en quelque estime avait mis mon courage,
Et j'y pouvais un jour, sans trop croire de moi,
Prétendre en les servant, un honorable emploi,
1715 Lorsqu'on me vit pour vous oublier toute chose,
Et que le prompt effet d'une métamorphose,
Qui suivit de mon cœur le soudain changement,
Parmi vos compagnons, sut ranger votre amant*,
Sans que mille accidents, ni votre indifférence,
1720 Aient pu me détacher de ma persévérance:
Depuis, par un hasard, d'avec vous séparé,
Pour beaucoup plus de temps que je n'eusse auguré,
Je n'ai pour vous rejoindre épargné temps ni peine:
Enfin, ayant trouvé la vieille Égyptienne,
1725 Et plein d'impatience, apprenant votre sort,
Que pour certain argent qui leur importait fort,
Et qui de tous vos gens détourna le naufrage,
Vous aviez en ces lieux été mise en otage*:
J'accours vite y briser ces chaînes d'intérêt,
1730 Et recevoir de vous les ordres qu'il vous plaît:
Cependant on vous voit une morne tristesse,
Alors que dans vos yeux doit briller l'allégresse;
Si pour vous la retraite avait quelques appas,
Venise, du butin fait parmi les combats,
1735 Me garde pour tous deux, de quoi pouvoir y vivre.
Que si, comme devant, il vous faut encor suivre,
J'y consens, et mon cœur n'ambitionnera
Que d'être auprès de vous tout ce qu'il vous plaira.

CÉLIE
Votre zèle pour moi visiblement éclate;
1740 Pour en paraître triste il faudrait être ingrate;
Et mon visage aussi par son émotion,
N'explique point mon cœur en cette occasion;
Une douleur de tête y peint sa violence,
Et, si j'avais sur vous quelque peu de puissance,
1745 Notre voyage, au moins, pour trois ou quatre jours,
Attendrait que ce mal eût pris un autre cours.

ANDRÈS
Autant que vous voudrez, faites qu'il se diffère,
Toutes mes volontés ne butent* qu'à vous plaire;
Cherchons une maison à vous mettre en repos,
1750 L'écriteau que voici s'offre tout à propos.