L'École des maris » Acte 3 » SCÈNE III
VALÈRE, SGANARELLE, ISABELLE. VALÈRE* Oui, oui, je veux tenter quelque effort cette nuit,Pour parler... Qui va là? ISABELLE Ne faites point de bruit, Valère, on vous prévient, et je suis Isabelle. SGANARELLE 900 Vous en avez menti, chienne ce n'est pas elle,De l'honneur que tu fuis, elle suit trop les lois,Et tu prends faussement, et son nom, et sa voix. ISABELLE Mais à moins de vous voir par un saint hyménée... VALÈRE Oui, c'est l'unique but, où tend ma destinée; 905 Et je vous donne ici ma foi que dès demain,Je vais, où vous voudrez recevoir votre main. SGANARELLE, à part. Pauvre sot qui s'abuse! VALÈRE Entrez en assurance: De votre Argus dupé, je brave la puissance,Et devant qu'il vous pût ôter à mon ardeur, 910 Mon bras de mille coups lui percerait le cœur. SGANARELLE Ah je te promets bien, que je n'ai pas envie,De te l'ôter l'infâme à ses feux asservie,Que du don de ta foi je ne suis point jaloux,Et que si j'en suis cru, tu seras son époux, 915 Oui, faisons-le surprendre avec cette effrontée,La mémoire du père, à bon droit respectée;Jointe au grand intérêt que je prends à la sœur,Veut que du moins l'on tâche à lui rendre l'honneur;Holà.
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