Monsieur de Pourceaugnac » Acte 3 » SCÈNE PREMIERE
ÉRASTE, SBRIGANI.SBRIGANI.- Oui, les choses s'acheminent où nous voulons; et comme ses lumières sont fort petites, et son sens le plus borné du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la sévérité de la justice de ce pays, et des apprêts qu'on faisait déjà pour sa mort, qu'il veut prendre la fuite; et pour se dérober avec plus de facilité aux gens que je lui ai dit qu'on avait mis pour l'arrêter aux portes de la ville, il s'est résolu à se déguiser, et le déguisement qu'il a pris est l'habit de femme.ÉRASTE.- Je voudrais bien le voir en cet équipage.SBRIGANI.- Songez de votre part à achever la comédie; et tandis que je jouerai mes scènes avec lui, allez-vous-en... (Il lui parle à l'oreille.) Vous entendez bien?ÉRASTE.- Oui.SBRIGANI.- Et lorsque je l'aurai mis où je veux...ÉRASTE.- Fort bien.SBRIGANI.- Et quand le père aura été averti par moi...ÉRASTE.- Cela va le mieux du monde.SBRIGANI.- Voici notre demoiselle: allez vite, qu'il ne nous voie ensemble.
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