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Actes de l'oeuvre
Le Malade imaginaire :

¤Acte 1
¤Acte 2
ºSCÈNE PREMIÈRE
ºSCÈNE II
ºSCÈNE III
ºSCÈNE IV
ºSCÈNE V
ºSCÈNE VI
ºSCÈNE VII
ºSCÈNE VIII
ºSCÈNE IX
¤Acte 3
 
 

 

Le Malade imaginaire » Acte 2 » SCÈNE II

ARGAN, TOINETTE, CLÉANTE.

ARGAN.- Monsieur Purgon m'a dit de me promener le matin dans ma chambre, douze allées, et douze venues; mais j'ai oublié à lui demander, si c'est en long, ou en large.

TOINETTE.- Monsieur, voilà un...

ARGAN.- Parle bas, pendarde, tu viens m'ébranler tout le cerveau, et tu ne songes pas qu'il ne faut point parler si haut à des malades.

TOINETTE.- Je voulais vous dire, Monsieur...

ARGAN.- Parle bas, te dis-je.

TOINETTE.- Monsieur...



Elle fait semblant de parler.

ARGAN.- Eh?

TOINETTE.- Je vous dis que...



Elle fait semblant de parler.

ARGAN.- Qu'est-ce que tu dis?

TOINETTE, haut.- Je dis que voilà un homme qui veut parler à vous.

ARGAN.- Qu'il vienne.



Toinette fait signe à Cléante d'avancer.

CLÉANTE.- Monsieur...

TOINETTE, raillant.- Ne parlez pas si haut, de peur d'ébranler le cerveau de Monsieur.

CLÉANTE.- Monsieur, je suis ravi de vous trouver debout et de voir que vous vous portez mieux.

TOINETTE, feignant d'être en colère.- Comment "qu'il se porte mieux"? Cela est faux, Monsieur se porte toujours mal.

CLÉANTE.- J'ai ouï dire que Monsieur était mieux, et je lui trouve bon visage.

TOINETTE.- Que voulez-vous dire avec votre bon visage? Monsieur l'a fort mauvais, et ce sont des impertinents qui vous ont dit qu'il était mieux. Il ne s'est jamais si mal porté.

ARGAN.- Elle a raison.

TOINETTE.- Il marche, dort, mange, et boit tout comme les autres; mais cela n'empêche pas qu'il ne soit fort malade.

ARGAN.- Cela est vrai.

CLÉANTE.- Monsieur, j'en suis au désespoir. Je viens de la part du maître à chanter de Mademoiselle votre fille. Il s'est vu obligé d'aller à la campagne pour quelques jours; et comme son ami intime, il m'envoie à sa place, pour lui continuer ses leçons, de peur qu'en les interrompant elle ne vînt à oublier ce qu'elle sait déjà.

ARGAN.- Fort bien. Appelez Angélique.

TOINETTE.- Je crois, Monsieur, qu'il sera mieux de mener Monsieur à sa chambre.

ARGAN.- Non, faites-la venir.

TOINETTE.- Il ne pourra lui donner leçon, comme il faut, s'ils ne sont en particulier.

ARGAN.- Si fait, si fait.

TOINETTE.- Monsieur, cela ne fera que vous étourdir, et il ne faut rien pour vous émouvoir en l'état où vous êtes, et vous ébranler le cerveau.

ARGAN.- Point, point, j'aime la musique, et je serai bien aise de... Ah! la voici. Allez-vous-en voir, vous, si ma femme est habillée.